Actualités

Mon petit ami sortait secrètement avec ma meilleure amie et m’appelait « LA CHOSE LA PLUS HIDEUSE ».

Juliette et moi étions ensemble depuis trois ans. Les deux premières années avaient été… supportables, normales — ces petites vagues de la vie de couple qu’on apprend à surfer. Mais la troisième année s’est transformée en champ de bataille psychologique. Lentement, insidieusement, Julien a commencé à fouiller mon téléphone, à m’interroger sur mes trajets, à m’accuser pour quinze minutes de retard au retour des courses comme si j’avais commis un crime. Les textos professionnels de collègues masculins déclenchaient chez lui des accès de jalousie irrationnelle ; il sortait des blagues humiliantes sur mon « infidélité » devant nos amis pour me mettre dans l’embarras. Et lorsqu’elles m’indignaient, il qualifiait mes réactions de « dramatiques », me sermonnant : « Quand on a quelque chose à cacher, on se met sur la défensive. »

Le pire ? Je n’avais jamais triché. Pas une fois. J’ai toujours été fidèle. Alors qu’il projetait ses propres escapades sur moi, je devenais la fautive, la psycho. Jusqu’au jour où Thérèse — ma meilleure amie depuis le lycée, plus sœur que copine — a découvert l’ombre au tableau.

C’était un soir où Julien travaillait. Je suis allée chez Thérèse en pleurnichant après une nouvelle accusation ridicule : je serais rentrée quinze minutes en retard parce que je voyais quelqu’un. Elle, qui me connaissait depuis toujours, m’a demandé de lui montrer le message. J’ai glissé mon téléphone et, en haussant les sourcils, elle a sorti le sien. « Regarde. » J’ai lu et senti mon cœur se serrer : le profil — actif ce jour même — d’un homme nommé « Julien ». Photos, description : célibataire, cherche à s’amuser. Sa bio disait même qu’il était « libre comme l’air ». Thérèse avait commencé à soupçonner quelque chose quelques semaines auparavant ; une amie avait « matché » avec cet homme sur une application et l’avait reconnu grâce à mes photos sur les réseaux. Thérèse n’était pas du genre à accuser à la légère : elle avait compilé des preuves pour être sûre que ce n’était pas un malentendu.

Nous avons élaboré un plan ce soir-là. Pas pour le reconquérir — non —, mais pour lui faire payer ce qu’il m’avait fait subir.

Thérèse créerait un faux profil et tenterait d’entrer en contact avec lui. En moins de vingt-quatre heures, il avait « liké ». Aucune hésitation. Les échanges étaient à vomir : il se présentait comme célibataire, se plaignait de sa « psychopathe d’ex » qui ne voulait pas le quitter, le traitait de fardeau, et révélait sans pudeur ses coucheries. « Elle paie la moitié du loyer et fait tout à la maison. Pourquoi abandonner ça tant que je n’ai pas trouvé mieux ? » écrivait-il à une fille, en toute franchise. Il envoyait des captures d’écran de conversations avec d’autres femmes où elles se moquaient de moi : « Elle est immonde », « il s’étouffe quand elle l’embrasse », « t’es un saint de la supporter », et des promesses de « bientôt, il s’en débarassera ». Tout ceci, pendant qu’il m’accusait quotidiennement d’être infidèle, pendant que je préparais ses repas et lavais son linge.

Ce soir-là, Thérèse et moi avons choisi de ne pas nous contenter d’« attraper » Julien. Nous voulions qu’il perde quelque chose de précieux : son orgueil et son portefeuille.

J’ai contacté ma cousine Véronique. On nous disait souvent que nous nous ressemblions — mais, selon la famille, elle était la version améliorée de moi : plus grande, plus élancée, mieux mise. Véronique avait été mannequin dans sa jeunesse ; elle savait marcher, sourire, occuper l’espace. Et elle me devait une faveur depuis que je l’avais soutenue lors d’une rupture difficile. Quand je lui ai exposé la situation, elle a compris tout de suite. Nous trois — Thérèse, Véronique et moi — avons passé des heures à peaufiner un plan : Véronique jouerait le rôle de l’amante parfaite qui ferait complètement perdre la tête à Julien.

Opération « Takedown » : Véronique se serait « rencontrée » avec lui par hasard à la salle de sport où Julien allait — un club en centre-ville, les mardis et jeudis après le travail. Véronique a obtenu un pass invité grâce à une amie et s’est postée là où Julien avait l’habitude de s’entraîner. Le scénario était presque caricatural : elle est arrivée en leggings impeccables et a tout de suite attiré son attention.

— « Excusez-moi, vous avez un peu de gel ? Mon téléphone est sur la table », a-t-elle lancé d’un ton léger en le bousculant « par accident ». Julien, tout content, a enchaîné : « Ah, tu t’entraînes aussi ? Moi, c’est Julien. » Il a demandé son numéro pour partager des astuces protéine, et le piège s’est refermé. En quelques jours, ils échangeaient des messages, des rendez-vous, et Julien était incapable de cacher son enthousiasme.

Pendant que je restais la petite amie modèle — souriante, attentive, préparant son dîner, faisant son repassage — Thérèse et Véronique me tenaient au courant de chaque détail. Elles m’envoyaient, en direct, les messages qu’il lui envoyait : compliments, invitations, petites vantardises sur son « compte épargne » et le montant de ses économies. Il se vantait d’être « presque libre » de sa relation, qu’il la « terminerait bientôt ». Le mépris se lisait sur chaque capture d’écran.

1 2 3Page suivante

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page